Introduction
L’évolution du système d’enseignement au Sénégal présente des transformations importantes notamment en
termes de développement de l’importance du secteur privé dans l’enseignement supérieur. En réalité, il est
le fruit d’une politique développée de date récente qui s’est fortement accentuée avec l’apparition des NTIC
depuis les années 90.
Aujourd’hui, l’enseignement supérieur s’est énormément consolidé depuis le début du nouveau millénaire.
En ce sens, son développement a sans doute permis la densification spatiale du réseau universitaire et a
contribué de façon significative à la démocratisation des possibilités d’inscription dans l’enseignement
supérieur.
Notre communication dans ce présent colloque sera axée sur les points suivants :
— l’état des lieux ;
— les raisons de l’émergence des Établissements privés d’enseignement Supérieur (EPES) ;
— les traits caractéristiques des EPES ;
— les difficultés des EPES.
1. L’état des lieux
En 1991, les pouvoirs publics votent une loi pour les Écoles d’enseignement technique et de formation
professionnelle (ETFP), la loi 91 – 22 du 16 février 1991 qui encourage l’initiative privée individuelle ou
collective. Le secteur privé devint par cette loi, fournisseur de l’ETFP au Sénégal. Dans cet esprit, une loi est
mise en place en 1994, la loi 94 -82 du 23 décembre 1994 portant statut des établissements d’enseignement
privé.
Le 02 mai 1995, le Ministère de l’Éducation Nationale met en place un « Accord – Cadre » pour la promotion
de l’enseignement supérieur privé. Ainsi sont considérés comme établissements supérieurs, les institutions
privées qui recrutent des élèves et étudiants titulaires du Baccalauréat ou d’un diplôme reconnu équivalent
par les autorités sénégalaises en vue de les préparer à une qualification supérieure (premier, second ou
troisième cycle). En fait, ces établissements d’enseignement supérieur sont appelés au désengorgement des
structures universitaires mais aussi à la diversification des filières de formation. Toutefois, à part cet «
Accord Cadre », à vrai dire, aucun EPES n’est à ce jour reconnu par les pouvoirs publics.
Par ailleurs, le tableau ci - dessous présente l’évolution des effectifs d’étudiants dans ces établissements.
En dix ans d’existence (1994 – 2004), il y a eu un effort de création et une évolution réelle des effectifs, une
quarantaine d’EPES a été autorisée à ouvrir. De plus en plus, des promoteurs attirés par la nouveauté du
créneau investissent le secteur. Les capitaux proviennent du privé national, de l’étranger ou à la fois les
deux réunis.
Si beaucoup de ces établissements supérieurs sont agrées par le Ministère de l’Éducation, il y a en revanche
certains qui ne respectent pas « l’Accord – Cadre » de 1995.
L’enseignement supérieur privé se décompose en deux grands groupes : les universités, assurant des
formation de Bac + 2 à Bac + 4 ; les instituts et écoles de formation technique et professionnelle avec des
enseignements courts spécialisés de Bac + 2.
a) Les universités privées
Il y a aujourd’hui au Sénégal particulièrement à Dakar quatre universités privées : Université Dakar –
Bourguiba (UDB) ; Université du Sahel (UNIS) ; Suffollk University ; Université El Hadj Ibrahima Niasse.
Tout comme les universités d’Etat, ces universités possèdent des départements où sont enseignées des
disciplines. Ainsi, l’Université Dakar – Bourguiba créée en 1995 avec 261 étudiants a des départements :
génie juridique, génie économique et gestion, génie informatique et génie sociologie. En 2004, son effectif
est estimé à 1000 étudiants. L’Université du Sahel (UNIS) créée en 1998 offre comme spécialités : les
sciences et les techniques, l’économie, le droit et l’informatique. Suffolk University créée en 1999 exige un
bon niveau en Anglais .Là, c’est le système américain qui est adopté, l’étudiant fait un cursus de deux ans au
Sénégal avant de rejoindre l’Université de Boston aux États-Unis. Elle prépare aux spécialités du secteur
tertiaire (Marketing, Publication, informatique, Management, Finance). Université El Hadj Ibrahima Niass,
créée en 2003, est la dernière née et s’occupe spécialement de médecine.
b) Les instituts et les écoles de formation technique et professionnelle
Ils sont aujourd’hui en plein essor. En effet, de plus en plus, de jeunes bacheliers préfèrent ces
établissements pour leur formation courte qui leur permet d’être présents très tôt sur le marché du travail.
Ils sont implantés dans le Plateau (quartier des Affaires) et dans les quartiers résidentiels (Fann, Point E,
Amitié, Mermoz et Sacré Coeur). Parmi eux, on peut citer : ISM, ISG, ISSIC, ISFGI, ISI, ITECOM, IFP, IPG, IAM,
IACOM, ESIG, ETHSOS, EIA, SUP DE CO, CEMIS, PIGIER, etc.
Par ailleurs, la plupart des EPS louent des locaux pour leurs activités pédagogiques et administratives dans
les villas de grand standing et dans les immeubles des quartiers résidentiels.
2. Les raisons de l’émergence des EPES
Plusieurs raisons justifient l’émergence des EPES : l’explosion démographique des années 70, les crises
cycliques des universités publiques, la réforme de 1994, les cycles d’études de courte durée, la
délocalisation des universités du Nord dans les pays du Sud.
a) L’évolution démographique des années 70
1 Source : MEN, Direction de l’Enseignement Supérieur,
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