L’augmentation naturelle de la population a été constante au Sénégal dans la deuxième décennie de
l’indépendance. Les chiffres du premier recensement en 1976 indiquent que les tranches d’âge 0 – 4 ans et 5
– 9 ans représentaient en chiffres absolus respectivement 903.974 enfants et 693.232 enfants soit au total
1.597.206 sur une population de 5.016.604 habitants soit 31,2% en valeur relative.
C’est ainsi que l’enseignement supérieur est assailli par ces vastes cohortes de la décennie 70. Par
conséquent, quoique les cohortes arrivant à la fin des études secondaires puissent être plus petites, les
élèves ont été vraisemblablement plus nombreux à poursuivre des études supérieures.
b) Les crises universitaires des années 80 et 90
Ces deux décennies ont été des périodes sombres pour l’enseignement supérieur public au Sénégal. En effet,
il y a eu des grèves permanentes, une année blanche en 1988, une session unique d’examen en 1992, une
année invalide en 1994, etc. Ces revendications sont sociales et pédagogiques : insuffisance des bourses,
faible taux d’encadrement, problème de logement, baisse de la qualité des repas, insuffisance ou vétusté
des infrastructures, dégradation de l’environnement, etc. D’ailleurs, depuis ces périodes, toutes les années
sont perturbées par des mouvements de grèves installant ainsi un climat délétère dans les universités.
c) La réforme de 1994
En 1994, intervient la seconde réforme majeure de l’enseignement supérieur (après celle de 1972) qui
demeure à bien des égards à un ajustement de l’université sénégalaise. Cette réforme s’est inscrite dans un
contexte de crise économique dont les cycles ont été ponctués par la mise en oeuvre des Programmes
d’Ajustement structurel (PAS) conduits tout au long des années 80 par l’Etat, de concert avec le Fonds
Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM). En ce sens, en octobre 1994, le gouvernement met
en place le programme d’Ajustement pour l’Enseignement Supérieur (PAES) qui se résume ainsi : réduction
des parts des universités dans les allocations budgétaires au profit de l’enseignement de base, réduction des
effectifs, révision des modes d’accès (numérus clausus dans les facultés). Les syndicats d’enseignants et
d’étudiants réagissent par de larges mobilisations réclamant l’application des propositions issues de la
Concertation Nationale sur l’Enseignement Supérieur (CNES) définie en 1992 – 1993 au terme de 14 mois de
travaux qui ont réuni environ 400 délégués provenant de divers secteurs. Au refus du gouvernement,
succèdent alors différentes formes de protestation de la communauté universitaire.
d) Les cycles d’études de courte durée
Les instituts et les écoles proposent des offres de formation courte Bac + 2 pour l’insertion professionnelle
des étudiants. Il faut dire que la durée longue des études générales (au moins Bac + 4) en ces temps de crise
n’encouragent guère certains parents à inscrire dans les universités publiques où les taux de redoublement et
d’abandon restent élevés. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises de la place recrutent des étudiants issus de ces
établissements où la formation se passe sans perturbation.
e) La délocalisation des universités du Nord dans les pays du Sud
Aujourd’hui, tout comme les multinationales, les universités du Nord délocalisent leur expertise dans les pays
du Sud. Ainsi au Sénégal, on peut citer le cas de Suffolk University de Boston (Etats – Unis) installée à Dakar
dans le campus de l’Ecole nationale d’économie appliquée (ENEA).
De même, d’autres universités du Nord organisent des Masters en collaboration avec des instituts ou des
écoles. Elles utilisent également les enseignements à distance (Télé enseignement, Viso conférence).
3. Les traits caractéristiques des EPES
L’observateur averti peut constater de visu quelques caractéristiques des EPS à Dakar. Ce sont la
prépondérance du secteur tertiaire, la féminisation des effectifs, la forte présence des enfants des classes
aisées, la présence des étrangers.
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